Notre approche consiste à développer des stratégies originales exploitant les capacités des nouveaux détecteurs solides CZT notamment pour l’évaluation de l’innervation sympathique cardiaque et surtout pour l’évaluation quantitative de la perfusion myocardique et de la réserve coronaire en SPECT.
Stratégies d’imagerie cardiaque et nouvelles technologies
Nos travaux préalables avaient montré l’impact des nouvelles caméras CZT sur l’évaluation de la fonction ventriculaire gauche segmentaire (Bailliez A. J Nucl Cardiol 2014) et globale (Balliez A. J Nucl Med 2016) et leur intérêt en imagerie double isotope pour l’évaluation conjointe de la perfusion et de l’innervation cardiaque, à la fois sur fantôme (Blaire T. EJNMMI Phys 2016, Blaire T. J Nucl Cardiol 2018) et chez l’homme (Bellevre D, Eur J Nucl Med Mol Imaging 2015).
Surtout, nous avons conduit l’étude WaterDay qui a pour la première fois validé l’évaluation clinique de la perfusion myocardique en acquisition dynamique sur camera CZT en comparaison avec la TEP à l’eau marquée et à la mesure invasive de la FFR (Agostini D. Eur J Nucl Med Mol Imaging 2018).
La cohorte de l’étude WaterDay a été utilisée par le groupe d’intelligence artificielle du Cedars Sinai (Los Angeles, CA) pour valider un nouveau logiciel (QPS dynamic) pour le post-traitement des images dynamiques de perfusion (Otaki Y. J Nucl Cardiol 2019).
Nos travaux dans ce domaine ont ouvert de nouvelles perspectives avec la possibilité de réaliser maintenant en routine l’évaluation quantitative de la réserve coronaire chez l’homme.
Impact du diabète sur le remodelage cardiaque
Nos premiers travaux sur des modèles murins de diabète induits par la streptozotocine ont tout d’abord identifié les pièges analytiques d’imagerie IRM pouvant biaiser les résultats obtenus sur ces modèles de cardiomyopathie diabétique. Notamment, les modifications de volumes et de fraction d’éjection du ventricule gauche peuvent être non seulement reflet de la maladie mais aussi de l’état de la volémie (Joubert M. PloS One. 2016 ) ou des conditions physiologiques lors de l’examen IRM (Joubert M. Sci Rep. 2017). Ensuite, par une approche longitudinale, nous avons montré la précocité de l’apparition du remodelage myocardique de la cardiomyopathie liée au diabète après injection de Streptozotocine (Joubert M. Diabetes Metab 2016).
Sur un modèle murin de diabète lipo-atrophique, nous avons également étudié les mécanismes impliqués dans la cardiomyopathie diabétique et participé avec l’UMR-S 1087 (Institut du Thorax, Nantes) à mettre en évidence les conséquences de la glucotoxicité sur le myocarde (Joubert M. Diabetes. 2017).
Imagerie du remodelage vasculaire
Nos travaux dans ce domaine concernent essentiellement l’utilisation de l’imagerie fonctionnelle pour la caractérisation de l’artérite à cellules géantes (ACG).
Au travers de différents travaux de recherche clinique, nous avons montré que l’atteinte de l’aorte et de ses branches concerne entre 30 et 50% des patients ACG. Surtout nous avons clairement établi que l’atteinte des gros vaisseaux mise en évidence par un hypermétabolisme de l’aorte ou de ses branches en TEP au 18F-FDG est associée à une augmentation du risque de complications cardio-vasculaires (de Boysson H. Medicine 2016 ; de Boysson H. Autoimmun Rev. 2018 ; de Boysson H. J Autoimmun 2019). Notamment, ’atteinte isolée des membres en imagerie est une atteinte rare de la maladie (moins de 5% des patients) mais est grevée du pronostic cardio-vasculaire le plus sombre (de Boysson H. J Clin Rheumatol. 2019).
Ces travaux placent la TEP au 18F-FDG au centre de l’évaluation pronostique des patients ACG mais soulève la question de l’accès à ces techniques avancées mais dont l’accés reste compliqué pour des patients disséminés sur tout le territoire Normand. Dans une étude complémentaire, nous avons pu montrer que l’angioscanner de l’aorte dont l’accessibilité est importante présente une sensibilité similaire à la TEP au 18F-FDG pour détecter l’atteinte de l’aorte et de ses branches (de Boysson H, Eur J Nucl Med Mol Imaging. 2017).
Enfin, nos travaux soulèvent des questions quant aux modalités de prise en charge thérapeutique de ces patients. En effet, l’inflammation aortique en 18F-FDG persiste à long terme chez 80% des patients (de Boysson H, Eur J Intern Med. 2017). De plus, les patients avec une atteinte de l’aorte et de ses branches développaient davantage de rechutes et de dépendance aux corticoïdes, et la prescription d’un immunosuppresseur aurait un effet protecteur sur le développement de complications cardiovasculaires (Dumont A. J Rheumatol 2020).